Ce nouveau portrait d’entrepreneur est consacré à Laura Desquiens, fondatrice du collectif, “Le rendez-vous des ambitieuses”. Dans cet interview, elle nous fait part de son projet, sa vision et son expérience en tant que jeune femme entrepreneur.
Peux-tu te présenter ?
Moi, c’est Laura Desquiens, j’ai 27 ans. Je suis coach en organisation pour les entrepreneurs. Je suis auto-entrepreneur depuis 2 ans maintenant et au départ je ne me suis pas lancée dans l’organisation de l’entrepreneur, j’étais community manager. J’ai été formé à ce métier. J’ai fait un apprentissage sur le community management et quand j’ai terminé mon apprentissage, je me suis lancée, assez rapidement finalement. Je n’ai même pas travaillé en CDI ou quoi que ce soit. Je suis juste rentrée, j’ai créé ma boîte et puis voilà. Depuis, ma boîte a grandi et j’ai “transitionné” dans une autre activité parce que c’était quelque chose qui me convenait mieux. J’avais fait le tour de community management.
Quel a été ton parcours jusqu’à l’entrepreneuriat ?
J’adorais la gestion de projet et j’adorais aussi la com, du coup je suis restée en communication. J’ai fait mon apprentissage lors de ma deuxième année de kweb (…)
La micro-entreprise c’est vrai qu’on en fait tout un plat mais si on est bien assidu et qu’on fait bien son travail, on a aucun problème la-dessus. C’est le chemin que j’ai fait pour en arriver jusque-là.
Qu’est-ce qui t’a donné envie d’entreprendre ?
Je discute avec une amie Larissa, et je me dis ouais ça me saoule cette période alors qu’on a les compétences pour, je ne trouve pas de travail… Ça m’énerve ce moment de Covid et je me dis en fait ça me saoule parce qu’on pourrait avoir notre propre travail, on pourrait le faire nous-même. Elle me dit : “Pourquoi tu ne le fais pas ?”
J’ai commencé à réfléchir sur le sujet, puis je me suis dit : “Oui, pourquoi ?”. À l’époque je n’avais pas d’infos, je n’avais pas de micro-entreprise, je n’avais rien du tout de tout ça et du coup ça fait peur, lancer sa boîte ! C’est comme faire un emprunt à la banque. C’est énorme, on s’imagine un truc de fou et c’est pour ça je pense que ce n’était pas la première option à laquelle j’ai pensé. J’ai pensé au CDI, classique comme tout le monde parce que la société nous dit de penser à ça mais je n’ai pas pensé au fait de créer ma boîte tout de suite. En fait, quand elle a commencé à mettre cette petite idée en tête, j’ai réfléchi et je me suis dit : “Bah oui, go !” et en même temps, on s’est motivé à faire à deux ce projet et finalement je me suis accrochée. J’ai compris que c’était trop génial et je suis restée dans ce truc là. Je me suis accrochée, je me suis dit je vais tout donner pour rester dans ce truc là parce qu’en fait j’adore. J’adore pouvoir construire quelque chose qui m’appartient lié à ma vision, à mes objectifs, à mes ambitions et depuis je suis là.
Est-ce que tu peux nous parler de ton collectif de freelance : le rendez-vous des ambitieuses ?
On a défini, globalement le concept du Rendez-vous des ambitieuses comme une communauté ou un réseau d’entrepreneur féminin pour celles qui ont besoin d’être soutenues, d’être boostées, d’être formées ou qui ont besoin d’aide sur des sujets vraiment très spécifiques, qui sont liées à l’entrepreneuriat et globalement, nous notre ambition est d’aider ces entrepreneurs à vaincre la solitude de l’entrepreneur, que ce soit mental ou physique et leur donner les clés pour faire évoluer leur activité.
On travaille au quotidien pour mettre en place 2 rendez-vous mensuels. Ce qu’on appelle le rendez-vous focus et ce qu’on appelle aussi le rendez-vous chill, ce qui plaît bien d’ailleurs parce que ce sont 2 rendez-vous très très différents.
Pour résumer, durant le rendez-vous focus va plutôt être des formations, des ateliers, pour booster des compétences, sur le bien-être, l’organisation, l’administratif, la communication et on a le rendez-vous “chill” comme on appelle, qui est plutôt un moment convivial parce qu’on va se retrouver autour d’un café, on fait une crêpe party, on va faire ça au mois de février notamment, du yoga, massages, enfin bref c’est le moment où on doit lâcher prise pour discuter et juste pas penser au travail, c’est un petit plus.
On a créé un espace Discord où toutes nos adhérentes peuvent échanger entre elles pour partager leurs conseils, si elles cherchent quelqu’un en particulier, elles peuvent se retrouver.
Selon toi, quels sont les facteurs les plus importants pour la réussite d’une entreprise ? Et d’un bon collectif ?
Ça dépend de plusieurs piliers en fait. On peut parler du mindset qui est hyper important dans l’entrepreneuriat, si on a pas le bon mindset, la boîte ne tiendrait pas, elle tient sur nous et si on est pas bien nous-même, notre santé n’est pas bonne.
Il n’y a pas que la bonne volonté. C’est beaucoup de travail. Je penserai aussi que, il faut bien s’entourer parce que ça fait partie du lot. On se sent seul et c’est bien aussi d’être entourée, être soutenue, formée, boostée même par sa famille, par ses amis, en termes de business. Après il faut s’accrocher, c’est comme tout. Il faut avoir cette organisation, il faut structurer son activité, il faut avancer et il ne faut pas rester sur ses acquis.
Il est aussi important d’accepter la modernité. Je pense à GPT qui est sorti dernièrement où ça fait des débats et je pense qu’il faut l’accepter. Ça fait partie du lot, on évolue, c’est la modernité et ça peut aussi permettre de gagner du temps.
Il faut grandir, et il faut aussi accepter le contexte qu’il y a autour de soi.
D’après toi, qu’est ce qui fait de toi un bon entrepreneur ?
Il faut se remettre en question, s’accrocher et apprendre de ses échecs et avancer, c’est hyper important. Je pense que je pourrais parler d’une petite touche de passion et parce que je suis coach organisation je parlerais bien évidemment de la structure. Être organisée, c’est hyper important. Il n’y a pas besoin d’avoir 50 000 tableaux de bord ou je ne sais pas quoi. Même le plus minimaliste, c’est possible, ça marche très bien. Mais, savoir s’organiser c’est hyper important. La planification, savoir ce qu’on fait la semaine prochaine. Savoir se limiter sur les choses par rapport à ce qu’on a besoin, c’est hyper important parce que sans structure, la boîte elle fonce dans le mur.
Comment t’organises-tu au quotidien ?
Je me mets des limites. La première chose que chose je me dis c’est : “Qu’est-ce que je ne veux pas faire ?”, je ne veux pas travailler le soir, je ne veux pas travailler les week-ends… Se dire déjà ce qu’on ne veut pas faire, c’est très facile et après ça permet de délimiter tout ça. Pour ma part, je m’organise à la semaine et généralement, c’est le vendredi, mon CEO DAY comme on appelle, c’est la journée où je travaille que sur mon activité, je travaille sur la planification, j’analyse mes objectifs, je fais ma comptabilité.
En général je me fixe 3 priorités sur une journée pas plus, qui sont plus ou moins grosses mais 3 priorités et je ne sors pas de celles-ci et je m’organise en bloc de temps.
Ce bloc de temps me permet vraiment de me focus sur cette tâche-là et ne faire rien d’autre.
As-tu des outils favoris dont tu ne peux pas te passer ?
J’utilise énormément Notion. Il y a Trello que j’ai utilisé avant mais que je trouve limité quand même quand on veut passer certaines étapes. Je pourrais parler des espaces comme Dropbox ou Google Drive pour réunir un peu ces fichiers qui sont en ligne et c’est très pratique pour partager des fichiers avec ses clients
Et, pour moi, mon petit chouchou c’est Clockify que j’utilise, qui me permet de mesurer le temps sur mes tâches. Il y a un minuteur et moi je peux regarder combien de temps j’ai pris sur telle tâche, et m’améliorer les semaines suivantes pour ne pas perdre trop de temps.
As-tu un conseil à donner aux femmes qui ont peur de se lancer dans l’entreprenariat ?
Il ne faut pas se laisser abattre par la peur et je pense que c’est très important, si on a un projet, qu’on a envie de se lancer, c’est d’aller vers les autres et d’en parler parce que c’est le meilleur moyen d’apprendre des choses et il faut se lancer parce que ça ne demande rien. En soi, la micro-entreprise ne demande pas d’argent, les démarches administratives sont facilitées.
Je pense que c’est important de s’écouter, on a des projets, on mérite tout simplement d’y aller, on mérite de faire un travail qui nous plaît, qui nous passionne, qui nous apporte beaucoup plus que certains jobs. Si on a l’idée, il faut y aller.
Que représente l’entrepreneuriat, pour toi ?
Si on me posait la question, il y a quelques années, je me serais dit : “C’est énorme”.
Aujourd’hui l’entrepreneuriat, c’est la liberté, la flexibilité. Je construis mes offres autour de moi, c’est mes tarifs, tout m’appartient, c’est à moi et ça c’est une liberté de pouvoir faire nos propres choix surtout en tant que femme. On a tendance à nous imposer les choses et là, on décide pour nous et c’est vraiment un plaisir.
Est-ce que tu penses qu’on peut entreprendre sans être passionné ?
Je pense que c’est la passion qui nous pousse à entreprendre, tout simplement.
Est-ce que tu as d’autres passions ?
L’organisation est une passion que j’ai de base. Dans mes études supérieures j’étais là avec mon bullet journal, je suis un peu tricky sur ça mais c’est un truc que j’aime énormément.
Mais sinon, en termes de passion à côté j’en ai plein d’autres. J’adore la lecture mais je suis vraiment ouverte à tout, curieuse de nature et du coup je veux toujours aller chercher, tester les choses autour de moi, c’est ça qui m’intéresse le plus.
Comment est-ce que tu envisages l’avenir ?
J’ai énormément de projets en tête, beaucoup d’idées qui m’intéressent dont un en particulier en lien avec le Rendez-vous des ambitieuses.
J’ai très envie de créer un tiers lieu qui est dédié au coworking. Un espace un peu café et un espace où on peut faire des ateliers, des formations pour les entrepreneurs. C’est quelque chose que j’ai envie de mettre en place donc je suis en train de travailler pour, me renseigner pour. Mais, c’est un projet sur le long terme qui est énorme, qui demande beaucoup de choses mais j’ai envie d’y aller et d’y aller très très bien.
Un grand merci à Laura pour la richesse de notre échange au sujet de son parcours inspirant et sa franchise concernant sa vie d’entrepreneur.