Choisir entre BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux) et BNC (Bénéfices Non Commerciaux) peut sembler anodin pour un micro-entrepreneur, mais ce choix a des conséquences directes sur vos plafonds de chiffre d’affaires, votre imposition et le montant de vos cotisations sociales. En 2025, bien comprendre les différences entre ces deux régimes est essentiel pour optimiser votre activité, éviter les erreurs administratives, et payer le juste montant d’impôt et de cotisations. Voici un guide complet et structuré pour faire le bon choix.
BIC ou BNC micro entreprise : qu’est-ce que cela signifie ?
Les termes BIC et BNC désignent des catégories fiscales qui déterminent comment vos revenus professionnels vont être déclarés, imposés et soumis à cotisations sociales.
BIC : Bénéfices Industriels et Commerciaux
Le régime BIC s’applique aux activités commerciales, artisanales et industrielles.
Cela comprend :
- L’achat-revente de marchandises, de denrées ou de fournitures.
- Les prestations de services à caractère commercial ou artisanal (coiffure, traiteur, menuisier, réparation, etc.).
- Certaines professions qui vendent des biens ou prestations standardisées (création de sites vitrine, livraison de repas, etc.).
BNC : Bénéfices Non Commerciaux
Le régime BNC concerne les professions libérales non réglementées et les activités à forte composante intellectuelle ou créative. Exemples :
- Consultant ou coach en entreprise.
- Graphiste, photographe, développeur freelance.
- Formateur, professeur particulier, thérapeute.
Les trois grandes différences du régime BIC ou BNC micro entreprise
Le fait d’être classé en BIC ou en BNC détermine trois éléments fiscaux et sociaux majeurs :
- Le plafond de chiffre d’affaires autorisé.
- L’abattement fiscal appliqué avant calcul de l’impôt.
- Le taux de cotisations sociales prélevé par l’Urssaf.
1. Les plafonds de chiffre d’affaires en 2025
Selon votre type d’activité, les plafonds de CA sous le régime fiscal micro-entrepreneur changent :
Achat-revente, hébergement | BIC | 188 700 € |
Prestation de services artisanale/commerciale | BIC | 77 700 € |
Prestation de services libérale | BNC | 77 700 € |
Ces seuils conditionnent votre maintien sous le régime micro-entreprise. En les dépassant deux années de suite, vous basculez vers un régime réel d’imposition plus complexe.
2. L’abattement fiscal forfaitaire
Avant de calculer l’impôt sur le revenu, l’administration applique un abattement automatique. Celui-ci varie selon le régime :
- 71 % pour les activités d’achat-revente (BIC).
- 50 % pour les prestations de service commerciales ou artisanales (BIC).
- 34 % pour les prestations libérales (BNC).
L’abattement remplace les frais réels : vous ne pouvez pas déduire vos charges. Il est donc essentiel de connaître celui qui vous concerne pour estimer correctement votre imposition.
3. Les cotisations sociales URSSAF
Les taux de cotisations sociales appliqués lors de vos déclarations diffèrent également :
Activité | Régime | Taux de cotisations URSSAF |
Achat-revente | BIC | 12,3 % |
Service BIC | BIC | 21,2 % |
Service BNC | BNC | 24,6 % |
Le taux s’applique sur votre chiffre d’affaires brut, lors de votre déclaration, sans abattement préalable.
Comment savoir si vous êtes BIC ou BNC micro entreprise ?
L’information est visible sur votre attestation INSEE, dans la rubrique « régime fiscal ». Mais cette étiquette n’est pas toujours définitive. Par défaut, l’URSSAF peut vous classer comme commerçant (BIC), même si votre activité réelle est libérale. Vous avez alors la possibilité de déclarer dans la catégorie correcte tant que vous remplissez les bonnes lignes dans vos déclarations Urssaf.
En cas d’erreur : est-ce grave ?
Non, tant que vous déclarez correctement dans les bons champs (CA BIC ou BNC), l’administration ne vous pénalisera pas. Cependant, déclarer dans la mauvaise rubrique peut impacter le montant de vos cotisations sociales et fausser vos droits sociaux.
Exemples concrets d’activités classées BIC ou BNC micro entreprise
Voici des exemples concrets pour mieux comprendre la distinction :
Activités en BIC :
- E-commerçant (dropshipping, boutique Shopify).
- Food-truck, pâtissier ou traiteur.
- Artisan : menuisier, plombier, réparateur.
- Livreur indépendant.
- Créateur de sites vitrines ou de templates standardisés.
Activités en BNC :
- Consultant marketing, RH, stratégie.
- Développeur freelance (sur-mesure).
- Coach sportif ou coach de vie.
- Rédacteur web, graphiste, photographe.
- Formateur ou enseignant à domicile.
Le cas des activités mixtes
Il est tout à fait possible d’avoir une activité mixte : par exemple, de vendre un ebook (BIC) tout en proposant des consultations personnalisées (BNC). Dans ce cas :
- Vous déclarez chaque chiffre d’affaires dans sa rubrique respective.
- Les plafonds sont cumulés à condition de ne pas dépasser 188 700 € au total.
- Le plafond de 77 700 € doit s’appliquer à la part de prestations de services.
Utilisez le simulateur Abby pour savoir où vous vous situez
Pour vous aider à déterminer si vous relevez du régime BIC ou BNC, Abby met à disposition un simulateur gratuit. Il suffit d’indiquer votre activité pour connaître votre régime fiscal, vos seuils de chiffre d’affaires, votre taux de cotisations et votre abattement fiscal.
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Ce simulateur est mis à jour chaque année en fonction des seuils de la loi de finances. Il permet aussi de mieux planifier son activité si vous exercez plusieurs types de prestations.
Faut-il choisir le versement libératoire ?
Si votre revenu fiscal de référence (RFR) est inférieur à 27 478 € par part (avis d’imposition N-2), vous pouvez opter pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu. Cela permet de payer votre impôt en même temps que vos cotisations URSSAF :
Activité | Taux avec versement libératoire |
Achat-revente (BIC) | 1 % |
Services BIC | 1,7 % |
Services BNC | 2,2 % |
Cette option peut simplifier votre gestion si vous ne souhaitez pas intégrer vos revenus de micro-entreprise à votre foyer fiscal. Attention : une fois choisie, l’option est irrévocable pour l’année.
Les erreurs fréquentes à éviter
Voici les principales erreurs à ne pas commettre :
- Se fier uniquement au code APE sans vérifier l’attestation INSEE.
- Déclarer son CA dans la mauvaise case (BIC vs BNC).
- Oublier que plusieurs activités peuvent être combinées.
- Ne pas utiliser les bons abattements pour estimer ses impôts.
- Penser qu’Excel suffit pour gérer une micro-entreprise.
FAQ – Questions fréquentes sur le BIC ou BNC micro entreprise
Quelle est la différence principale entre le BIC et le BNC ?
La principale différence réside dans la nature de l’activité exercée. Le BIC (bénéfices industriels et commerciaux) s’applique aux activités commerciales, artisanales ou industrielles, tandis que le BNC (bénéfices non commerciaux) s’applique aux professions libérales, intellectuelles ou créatives.
Puis-je changer de régime si je me suis trompé ?
Oui, il est possible de corriger la nature de votre activité. Si vous constatez une erreur dans votre classification BIC/BNC, vous pouvez l’indiquer à l’Urssaf lors de votre déclaration de chiffre d’affaires, tant que vous utilisez les bons codes et les bonnes rubriques.
Que se passe-t-il si je dépasse le plafond de chiffre d’affaires ?
Si vous dépassez le plafond une seule fois, vous conservez le régime micro-entreprise l’année suivante. En revanche, si vous dépassez le plafond deux années consécutives, vous passez automatiquement au régime réel, avec des obligations comptables et fiscales plus complexes.
Puis-je cumuler des revenus BIC et BNC ?
Oui, c’est tout à fait possible. Dans ce cas, vous devez déclarer séparément chaque type de revenu dans la catégorie correspondante, et respecter les plafonds propres à chaque activité. Le plafond global ne doit pas excéder 188 700 €.
Le versement libératoire est-il intéressant ?
Le versement libératoire peut être avantageux si votre revenu fiscal de référence est modeste. Il permet de payer l’impôt au fur et à mesure, sans avoir à faire de déclaration spécifique aux impôts. Il est particulièrement recommandé pour ceux qui veulent une gestion simplifiée.
BIC ou BNC, un choix stratégique
Le bon classement entre BIC et BNC permet non seulement d’éviter des erreurs de déclaration, mais aussi d’optimiser votre fiscalité et vos cotisations sociales. En cas de doute, utilisez des outils comme le simulateur Abby, consultez votre attestation INSEE et n’hésitez pas à poser vos questions à l’Urssaf.
Enfin, n’oubliez pas qu’un logiciel comme Abby peut vous aider à gérer tout cela automatiquement, en s’adaptant à votre activité, à vos seuils et à votre régime fiscal. Parce qu’un bon logiciel, c’est souvent le premier bon choix fiscal que vous pouvez faire !