Quels sont les coûts d’une auto-entreprise ?

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Lea

3 décembre 2024

Contrairement à la création d’une société classique, les coûts d’une auto-entreprise (ou micro-entreprise) sont considérablement réduits, notamment grâce à sa simplicité administrative. Inutile de constituer un capital social, de rédiger des statuts, ou encore de publier une annonce légale. Cependant, certains frais annexes sont à prévoir.

Dans cet article, nous vous expliquons tout ce qu’il y a à savoir sur les coûts et les charges auxquels un auto-entrepreneur peut être confronté !

Quels sont les frais d’immatriculation pour une auto-entreprise ?

Bonne nouvelle : les grais d’immatriculation pour une auto-entreprise sont gratuits ! L’inscription à l’Urssaf pour les professions libérales, l’immatriculation au Registre des Métiers pour les activités Artisanales (RM) et au Registre du commerce et des sociétés (RCS) pour les activités commerciales, est gratuite. L’exception à la règle : les agents commerciaux en devenir dont l’inscription au Registre Spécial des Agents Commerciaux (RSAC) s’élève à un montant de 24€.

Dans le cas où vous auriez peur de faire des erreurs et que vous préféreriez un accompagnement sachez que vous pouvez tout de même faire appel à des prestataires pour la création de votre auto-entreprise, moyennant des frais entre 50 et 130€.

💡 À savoir : Si vous exercez une activité artisanale, vous pouvez aussi suivre un stage de préparation à l’installation (SPI) proposé par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat. Le coût s’élève à environ 260€. Mais rassurez-vous, il n’est plus obligatoire depuis 2019 depuis le vote du 22 mai de la loi Pacte.

L’ouverture d’un compte bancaire pour un auto-entrepreneur

Il faut savoir que lors de la création de votre auto-entreprise, vous n’êtes pas immédiatement dans l’obligation d’ouvrir un compte bancaire spécialement dédié à votre auto-entreprise. En effet, cette obligation de compte bancaire dédié en auto-entreprises ne s’applique que dans les conditions suivantes :

  • L’auto-entreprise doit encaisser plus de 10 000 euros de recettes par an,
  • Elle doit réaliser cet encaissement pendant au moins deux années civiles consécutives.

Même s’il ne s’agit pas d’une obligation « immédiate », il est tout de même intéressant d’ouvrir un compte bancaire dès votre création. Les frais d’ouverture et de gestion d’un compte bancaire varient bien évidemment en fonction de l’établissement choisi. Sachez qu’il existe même des comptes gratuits pour les auto-entrepreneurs !

Le compte bancaire doit être spécialement dédié à votre activité professionnelle, il doit donc être bien différencié d’un compte personnel. Aussi, il n’y a aucune obligation à ce que le compte de votre auto-entreprise soit un “compte bancaire professionnel”. Seulement, certaines banques refusent de faire apparaître la mention obligatoire EI sur votre compte, si vous ne possédez pas un compte bancaire pro et vous pourriez rencontrer des difficultés dans le paiement de certaines cotisations et impôts avec un compte classique.

L’assurance professionnelle : un coût essentiel pour l’auto-entrepreneur

Dans certains secteurs d’activité, comme le domaine de l’artisanat et des métiers à risque comme les métiers du bâtiment, vous devez être couvert par une assurance comme une assurance de responsabilité civile professionnelle ou une garantie décennale. Cette souscription entraîne bien évidemment des coûts pour l’auto-entreprise.

Si vous êtes dans ce cas, vous devez impérativement souscrire à une assurance en micro-entreprise et ce bien avant d’entamer votre activité. En revanche, pour certaines professions, vous n’êtes légalement pas dans l’obligation de souscrire à une assurance professionnelle. Il est cependant fortement conseillé de le faire, afin de prévenir un éventuel accident ou des dommages pouvant être causés à une tierce personne. En effet, les assurances personnelles ne s’étendent pas dans le cadre professionnel.

Une assurance de responsabilité civile professionnelle comme une garantie décennale engage des frais pour une auto-entreprise. Ces frais peuvent varier par an en fonction du secteur d’activité de l’entreprise, de sa taille, de son chiffre d’affaires et d’autres facteurs.

Le service de médiation à la consommation : un coût à prévoir

Depuis l’Article L612-1 du Code de la consommation, les auto-entrepreneurs proposant des prestations de ventes et de services aux particuliers ont l’obligation de proposer un service de médiation à la consommation. Ce service vise à résoudre à l’amiable les litiges entre l’auto-entrepreneur et ses clients. Pour les frais d’adhésion, comptez entre 50 € et 300 € par an, selon le médiateur choisi.

💡 À savoir : Il s’agit d’une obligation légale, en cas de non-respect de cette obligation, des sanctions peuvent être appliquées.

Quelles sont les charges à prévoir pour un auto-entrepreneur ?

En tant qu’auto-entrepreneur, vous bénéficiez d’un mode de calcul simplifié concernant vos cotisations sociales et vos charges fiscales. Ces charges sont obligatoires et à payer mensuellement ou trimestriellement.

1. Les cotisations sociales d’un auto-entrepreneur

Les cotisations sociales servent en partie à financer les couvertures sociales des professionnels et ouvrent des droits (notamment des auto-entrepreneurs) pour :

  • Une couverture maladie
  • Une couverture maternité /paternité
  • Les cotisations supplémentaires d’indemnité journalière
  • Les allocations familiales
  • Les cotisations au titre de la retraite complémentaire obligatoire
  • Les cotisations retraite de base
  • Les contributions au régime d’invalidité et décès
  • La contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS)

Ces cotisations que vous devez payer dépendent directement de votre chiffre d’affaires puisqu’elles sont calculées selon un pourcentage fixe proportionnel à votre CA.

Déclarer vos cotisations sociales est donc important. Mais il est essentiel de les déclarer correctement, sans quoi vous n’aurez pas de cotisations sociales à verser…

💡 À savoir : Si votre auto-entreprise a un chiffre d’affaires bas vous pouvez demander à régler des cotisations sociales minimales ce qui vous assurera une protection sociale plus efficace.

2. La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) pour les auto-entrepreneurs

En tant qu’auto-entrepreneur, vous êtes dans l’obligation de payer la CFE. Cette taxe n’est à payer qu’un an après la création de votre auto-entreprise.

Mais, dès les années suivantes, vous serez redevable de la cotisation fonciere des enteprises en fonction de la valeur de votre local (puisque le montant de cette taxe dépend du lieu d’implantation de votre entreprise), sauf exonération temporaire ou permanente.

💡 À savoir : Plutôt que de louer un local ou d’utiliser votre domicile personnel comme siège social, la domiciliation commerciale peut être une solution économique et pratique pour diminuer le coût de votre CFE.

3. Le versement libératoire de l’impôt sur le revenu

Le prélèvement fiscal libératoire permet d’étaler votre impôt sur le revenu sur l’année. Le taux de cette imposition est fixe, et dépend alors de votre chiffre d’affaires.

Contrairement à l’imposition classique, le versement libératoire est donc un paiement en temps réel de votre Impôt sur le Revenu (IR).

Vous avez tout intérêt à opter pour le versement libératoire, mais seulement si vos revenus dépassent un certain plafond, dans le cas contraire, opter plutôt pour une imposition classique.

4. Les charges fixes et variables d’une auto-entreprise

À toutes ces taxes et cotisations, il ne faut pas oublier d’ajouter les charges fixes (un local si vous en avez un, un abonnement de téléphone, l’électricité…) et des charges variables (des frais de déplacement, des fournitures…) toutes ces dépenses sont importantes pour le fonctionnement de votre auto-entreprise, il est donc primordial de faire des prévisions.

D’ailleurs, avec Abby vous pouvez réaliser, directement depuis votre espace personnel, des plans de trésorerie prévisionnels pour vous aider à avoir un œil sur vos futures dépenses.

Les autres coûts liés à la gestion d’une auto-entreprise

Au-delà des frais initiaux de création, d’autres coûts sont à considérer pour assurer la bonne gestion de votre activité.

Les frais de gestion comptable pour les auto-entrepreneurs

Même si le statut de micro-entrepreneur dispense de nombreuses obligations comptables complexes, tenir une comptabilité simplifiée reste essentiel pour éviter des erreurs de déclaration.

  • Faire appel à un expert-comptable : Un expert-comptable n’est pas obligatoire pour un auto-entrepreneur, mais son assistance peut s’avérer précieuse, notamment pour les micro-entrepreneurs ayant un chiffre d’affaires élevé ou souhaitant optimiser leurs déclarations. Les tarifs varient généralement entre 50 € et 150 € par mois.
  • Utiliser un logiciel de gestion : Pour une alternative plus économique, des logiciels de comptabilité comme Abby permettent de gérer efficacement vos finances pour un coût compris entre 8 € et 40 € par mois.

💡 À savoir : La tenue d’un livre des recettes fait partie des quelques obligations imposée aux microentrepreneurs !

Les frais liés à un dépôt de marque pour une auto-entreprise

Si vous souhaitez protéger votre activité, notamment pour une prestation de services ou un produit spécifique, déposer une marque peut être une étape cruciale.

  • Frais d’enregistrement : Le dépôt d’une marque auprès de l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) coûte environ 190 € pour une classe de produits ou services, avec des frais supplémentaires de 40 € par classe ajoutée.
  • Renouvellement : Une marque est protégée pendant 10 ans. Passé ce délai, un renouvellement sera nécessaire pour maintenir vos droits.

Le dépôt de marque offre un avantage concurrentiel et sécurise votre activité en cas de litige sur l’utilisation de votre nom commercial.

Les coûts liés à l’embauche de salariés dans une auto-entreprise

Bien que le statut d’auto-entrepreneur soit principalement adapté aux activités individuelles, il est possible de recruter des salariés en auto-entreprise. Cependant, cela implique des frais importants en plus du salaire de base :

  • Charges sociales patronales : Elles représentent entre 25 et 45% du salaire brut. Par exemple, un salarié rémunéré 2 000 € brut mensuels coûtera environ 2 900 € à votre entreprise.
  • Assurance employeur : Obligatoire pour couvrir les éventuels dommages causés par vos salariés dans le cadre de leurs activités professionnelles, cette assurance peut coûter entre 150 € et 500 € par an.
  • Gestion administrative : Embaucher un salarié implique des démarches comme la déclaration préalable à l’embauche (DPAE) ou l’émission de bulletins de paie. Ces formalités peuvent être gérées par un prestataire externe comme une assistante administrative indépendante pour environ 50 € à 100 € par mois.

Embaucher dans une micro-entreprise peut être un investissement conséquent, mais il permet également de développer votre activité et d’augmenter votre chiffre d’affaires à long terme.

Les aides financières disponibles pour réduire les coûts des auto-entrepreneurs

Pour alléger ces charges, diverses aides financières et dispositifs sont accessibles aux micro-entrepreneurs, particulièrement pour ceux qui débutent.

L’ACRE : une exonération partielle des cotisations sociales

L’Aide à la Création ou à la Reprise d’Entreprise (ACRE) permet de réduire les cotisations sociales pendant la première année d’activité. En 2024, cette exonération peut représenter jusqu’à 50 % des charges sociales. Ce dispositif est particulièrement avantageux pour les nouvelles créations ou les auto-entrepreneurs en reconversion.

Pour bénéficier de l’ACRE, il suffit de faire la demande dans les 45 jours suivant la création de votre activité via votre compte en ligne sur le site de l’Urssaf. Les bénéficiaires sont principalement :

  • Les demandeurs d’emploi.
  • Les jeunes de moins de 26 ans.
  • Les entrepreneurs situés en zones de revitalisation rurale (ZRR)

Le financement des formations professionnelles

En tant qu’auto-entrepreneur, vous contribuez à la formation professionnelle via la CFP. Cette cotisation permet de bénéficier du droit à la formations en auto-entreprise pour financer des formations liées à votre secteur. Ces formations peuvent vous aider à développer vos compétences et ainsi augmenter votre chiffre d’affaires et vos revenus.

Les aides spécifiques des régions et collectivités

Certaines régions ou municipalités proposent des subventions ou des exonérations fiscales pour encourager l’entrepreneuriat local. Ces aides peuvent inclure :

  • Une réduction ou une suppression temporaire de la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE).
  • Un accompagnement gratuit pour la gestion ou le développement de votre activité.

Nous vous conseillons de vous renseigner auprès de votre Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) ou de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) qui pourra vous renseigner sur les différents dispositifs adaptés à votre projet.

FAQ sur les coûts en auto-entreprise

Combien coûte la création d’une micro-entreprise ?

La création d’une micro-entreprise est gratuite, mais obligatoire. L’immatriculation au RCS (commerçants) ou au RNE (artisans et professions libérales) ne génère aucun frais. Les agents commerciaux doivent cependant s’inscrire au RSAC pour un coût de près de 24 €.

Quels sont les principaux frais d’une micro-entreprise ?

Les principaux frais incluent les cotisations sociales, l’impot sur le revenu, la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE), l’assurance professionnelle et les frais bancaires. Les charges varient selon l’activité et les besoins spécifiques.

Quel est le coût total d’une micro-entreprise en moyenne ?

Il est difficile d’établir avec précision une estimation des coûts totaux d’une micro-entreprise. Nous pouvons cependant en déduire qu’en moyenne, les frais annuels d’une micro-entreprise oscillent entre 500 € et 5 000 €, en fonction des charges sociales, de la CFE, de l’assurance et des dépenses liées au matériel ou aux services proposés.

Comment bénéficier de l’ACRE ?

Pour bénéficier de l’ACRE, vous devez vérifier votre éligibilté et réaliser une demande via votre compte en ligne sur le site de l’Urssaf dans les 45 jours suivant la création de votre activité.

Est-il possible de déduire des frais en auto-entreprise ?

Non, il n’est pas possible de déduire les frais réels. À la place, c’est un système d’abattement forfaitaire qui est appliqué pour les régimes micro-BIC et micro-BNC pour couvrir les charges professionnelles.

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